Internet : la guerre est déclarée

En fermant la plateforme de téléchargement, le FBI a déclenché l’ire des Anonymous. Une colère aussi provoquée par des lois antipiratage.

 

 

Le 19 janvier 2012 restera un jour funeste pour les pirates en herbe. Celui où le site MegaUpload a été soudainement fermé par le FBI et son fondateur, Kim Dotcom, arrêté. Depuis sa création, il y a sept ans, le site était devenu une énorme pieuvre du téléchargement de contenus pirates (films, séries, musique, logiciels...) et représentait environ 4 % du trafic Internet mondial avec 50 millions de visiteurs quotidiens. En France, l’impact de la fermeture a été très important. Interrogés par Metro, plusieurs fournisseurs d’accès ont indiqué avoir observé une chute du trafic de l’ordre de 10 % au 20 janvier. Bouygues Telecom a même observé un recul de 12 %.

Mais cette victoire sur le piratage n’a pas été sans faire de vagues. Les Anonymous ont exprimé leur colère. Faisant de MegaUpload un symbole, ces cyberactivistes ont procédé à des représailles au niveau mondial. Quelques heures à peine après la mise hors ligne du site par la saisie de serveurs et de 18 noms de domaine, ils ont entamé une véritable cyberguérilla. Ils ont fait tomber l’un après l’autre des sites aussi connus que celui de la justice américaine, du FBI, d’Universal Music, d’organismes de défense des droits d’auteur... En France, ils s’en sont pris au site de l’Elysée ou encore à Hadopi.fr. Au total, plus d’une centaine de sites ont été hackés (attaqués, ndlr) dans le cadre de l’opération Tango Down.

Une grogne qui va au-delà

Cette démonstration de force des Anonymous n’est pas une simple réaction à la fermeture d’un site de piratage. La grogne avait déjà émergé avec l’élaboration aux Etats-Unis de deux lois (Sopa et Pipa) autorisant le blocage de sites Internet enfreignant la législation américaine sur le droit d’auteur, et ce où qu’il soit hébergé dans le monde. La concomitance temporelle entre la fermeture de Megaupload et les discussions autour de ces lois antipiratage, dont le vote a finalement été reporté, interroge. La supposée préparation d’une offre légale, similaire à iTunes, par MegaUpload est aussi évoquée.

“Pour l’instant, on ne peut pas parler d’autre chose que d’une coïncidence, souligne Olivier Laurelli, spécialiste en sécurité informatique. Une chose est sûre, la fermeture a été préparée sur une longue période, je dirais deux ans. Après, s’il y a eu des tractations entre les parlementaires américains et les lobbyistes des majors, cela se saura car WikiLeaks a mis la main sur de nombreux mails appartenant à ces derniers.” En attendant, les pirates français sont déjà partis en chasse de la bonne adresse alternative à Mega-Upload. La nature a horreur du vide.

Source : http://www.metrofrance.com 

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