Ce qu'il faut savoir sur Windows 8

La version préliminaire du nouveau système d'exploitation de Microsoft est désormais téléchargeable pour le grand public. Une révolution, par rapport aux anciennes moutures, dont l'enjeu est énorme pour l'entreprise.


Windows 8, ça passe ou ça casse. L'entreprise a présenté au Mobile World Congress de Barcelone une version préliminaire de son nouveau système d'exploitation, destinée à le tester avant son lancement grand public à la rentrée 2012. Windows 8 "permet un changement de génération tant sur le design que sur les fonctionnalités" grâce à une "expérience d'exploitation unifiée", a indiqué le président de Windows Steven Sinofsky, lors d'une conférence de presse.

Les grandes nouveautés de cette mouture sont sa compatibilité avec toutes les plateformes -PC, portables, tablettes-, tous les types d'interfaces -clavier/souris ou 100% tactile-, et les différentes architectures de processeurs -x86 ou ARM-. Le succès de Windows 8 est un énorme enjeu pour Microsoft, qui mise très gros sur ce coup là : il doit lui permettre de maintenir sa rentabilité, et de ne pas se laisser durablement distancer par Apple et Google sur les terminaux mobiles.

Le chiffre d'affaires de la division Windows a reculé de 6,3% à 4,74 milliards au dernier trimestre de son exercice, à cause du ralentissement du marché des PC et de l'essoufflement de Windows 7, sorti en octobre 2010. Significativement, c'était la seule division à voir ses revenus régresser sur un an. Sur l'ensemble du dernier exercice, Windows et Windows Live représentaient 27% des revenus globaux de l'entreprise, et 45% du résultat d'exploitation. C'est dire l'importance de la division pour le groupe. 


De vraies nouveautés
 Windows 8, que l'on ne peut pas encore tester sur des tablettes tournant sur des puces ARM, s'accompagne de l'ouverture d'une boutique d'applications dédiées, à l'image de l'AppStore et du Chrome Webstore. Le groupe revendique 65 000 applications, contre seulement 7000 à la même époque l'an dernier, et "le rythme s'accélère avec 300 nouvelles applications par jour", selon le directeur de la division Opérateurs et mobilité de Microsoft, Laurent Schloesser. 

Le design du nouvel OS est directement inspiré de l'interface "Metro" de Windows Phone. Il s'organise autour de grandes icônes carrées, que l'on peut bouger pour personnaliser l'écran d'accueil, qui affichent les notifications en temps réel, et qui permettent de rentrer directement dans des applications. Une interface qui s'adapte parfaitement au contrôle tactile, sur PC comme sur tablette. Néanmoins, sur PC, l'utilisateur ne sera pas obligé de l'adopter et pourra lui préférer l'ancienne interface Windows.

Comme sur Chrome OS, les paramètres et les applications des utilisateurs de Windows 8 sont stockés dans le cloud, ce qui permet d'accéder à son environnement sur tous les appareils Windows 8.


De vrais atouts, y compris sur les tablettes
 Le futur OS du groupe a de nombreux arguments pour lui. Tout d'abord, l'interface "Metro" est une réussite. C'est une occasion unique de changer en profondeur les habitudes des utilisateurs de PC, déjà transformées par l'usage des nouveaux terminaux tactiles. Windows 8 promet également un lancement beaucoup plus rapide, en moins de 10 secondes.

La compatibilité avec ARM est quant à elle une révolution pour la firme. Elle va lui permettre d'accéder beaucoup plus facilement au format tablette, car la compatibilité avec les interfaces tactiles n'était pas suffisante pour cela. Pour se développer dans les tablettes, Microsoft peut aussi compter sur la préinstallation de la suite Office sur les tablettes équipées, et sur le soutien de fabricants de PC comme HP et Dell, qui peuvent en profiter pour se relancer eux-mêmes dans les tablettes. 

Windows 8, sur les tablettes, devrait par ailleurs avoir les mêmes avantages que BlackBerry auprès des entreprises : une gestion du parc informatique facilitée, et la promesse d'une meilleure sécurité que les autres OS. Par exemple, Microsoft proposera "Windows to Go", une fonctionnalité qui permet de transporter l'environnement Windows de l'entreprise (paramètres, applis, données...) sur une clé USB, et ainsi de ne rien installer sur le matériel de salariés qui travaillent temporairement hors de l'entreprise, tout en leur facilitant le travail à distance.


Pas le droit à l'erreur
 Pour ce lancement, Microsoft n'aura pas le droit à l'erreur. "Maintenant que le marché des tablettes est défini par l'iPad et le Kindle Fire, s'ils arrivent avec une version buggée, ils n'auront pas de seconde chance. Ils ne peuvent pas se permettre de décevoir leurs clients", estime Michael Cherry, un ancien ingénieur de la firme interrogé par Reuters. 

L'autre défi sera de séduire les développeurs d'applications. Pour cela, Thomas Husson du cabinet Forrester, explique à l'AFP qu'il faudrait à Microsoft "un portefeuille de terminaux suffisamment large pour permettre à Windows de devenir la fameuse troisième plateforme tant attendue". Microsoft peut d'ores et déjà compter sur sa communauté de développeurs Windows Phone, et sur le fait qu'il prélèvera moins qu'Apple sur les revenus tirés des applications. 100 000 développeurs sont enregistrés et trois millions d'outils de développement ont été téléchargés.

Reste que, même si Windows 8 parvient à s'imposer sur les tablettes, ce sera toujours moins rentable que Windows pour les PC. Alors que le groupe toucherait environ 80 dollars par PC, selon un analyste, ce chiffre sera probablement divisé par deux sur les tablettes.

Source : http://lexpansion.lexpress.fr 
 

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